On arrive en fin de saison, la terre est de nouveau bien humide suite aux premières pluies d’automne, il est temps de construire de nouveaux carrés de potager.
Après 10 ans d’expérimentations sur le sujet, je suis arrivé à la conclusion que c’était la meilleure technique pour augmenter la fertilité d’un mauvais sol argilo-calcaire comme on en trouve souvent en Provence. J’y trouve d’autres avantages comme la protection des cultures contre limaces et escargots, une bonne rétention d’eau pendant les périodes de sécheresse ou encore une forte limitations des adventices. Le principal inconvénient est le travail important que nécessite la construction d’un nouveau carré de potager. Attention au tour de rein…
La première étape consiste à identifier le bon endroit au jardin pour l’implanter. Je choisis un endroit plutôt ombragé pour pouvoir essayer des plantations de salades en plein été. L’endroit a connu quelques saisons de pommes de terre et des amendements au compost, ce qui a ameublit un peu le sol et va faciliter le décaissement.
Puis, je marque l’empreinte au sol à l’aide de 4 piquets et d’une ficelle. Puis commence le plus gros du travail, c’est-à-dire le décaissement sur 30cm de profondeur. Je mets de côté les 15 ou 20 premiers cm de terre végétale dans ma remorque. J’utiliserai cette terre pour constituer la couche de surface du carré une fois fini. L’humidité du sol aide beaucoup pour creuser.
Décaissement du carré de potager sur 30cm de profondeur
Une fois le décaissement réalisé, j’installe le cadre de bois réalisé avec des planches de coffrage. Il fait la dimension du trou et 20cm de hauteur. Aux 4 coins, les planches sont maintenues par 4 pièces de bois de 5x7cm de section et 60 cm de longueur. A l’intérieur du cadre, je fixe une jupe en « chocolat » qui s’enfonce à 30cm de profondeur. Cette jupe permet à la fois de protéger les planches de bois en évitant un contact direct avec la terre et d’empêcher les adventices de pénétrer dans le carré.
Construction du cadre
Je remplis le trou jusqu’à la surface avec des sections de troncs de bois récupérés dans le jardin. Plus ils sont pourris et mieux ça vaut ! Je laisse même mes coupes plusieurs années dans un coin du jardin avant de les utiliser. Je les installe verticalement pour occuper un maximum de volume.
Positionnement des rondins en fond de trou après la pose du cadre
Une fois les sections de troncs installées, je bouche les interstices avec du broyât de bois et de la terre. Puis, je dépose en couches successives de la matière organique comme des feuilles, des branches ou de la tonte d’herbe. Dans ce cas précis, j’utilise les coupes sèches de fèves que j’ai gardées soigneusement de côté depuis le récolte. Ça fait un beau volume qui va se décomposer rapidement.
Remplissage de matière organique
Quand le niveau de remplissage de matière organique atteint presque le bord, je remets au dessus la terre végétale de décaissement à laquelle j’incorpore à la griffe quelques cm de compost. Il ne faut pas hésiter à monter le niveau et à tasser car avec le temps, le bois pourri du fond de trou va se décomposer et le niveau va baisser.
Fin de remplissage avec de la terre végétale éventuellement amendée au compost
Voilà, il est temps de planter de jeunes salades. Je n’hésite pas à planter serré et je paille au broyât de bois pour bien conserver l’humidité. Les salades vont fournir du mesclin dans un mois et jusqu’à la fin de l’année. Au printemps prochain, elles repartiront de plus belle jusqu’à la montaison fin juin.
Mise en place de jeunes plants de salade
Fifi le jardinier