Février 2020, suite de l’expérience biochar (2ème épisode)

Février 2020, je décide de poursuivre l’expérience biochar et de faire un semis comparatif de pommes de terre.

Depuis que j’ai commencé à produire du biochar, ma réserve de mélange biochar, compost et fumier de poules et de lapins est bien remplie. Je décide de faire le test comparatif sur des pommes de terre car c’est la bonne période et j’ai quantité de plants sous la main.

Pour pimenter un peu l’expérience, je décide d’utiliser une technique culturale différente de mon habitude, à savoir les tours à patates hors sol. En plus, je trouve que cela présente plusieurs avantages comme ne pas prendre d’espace supplémentaire sur mes planches déjà bien occupées, faciliter la mesure de la terre rajoutée pour le buttage ou la mesure de la récolte.

Ma réserve de biochar

Le mélange biochar, compost et fumier est d’une belle structure et bien noir

Après un tamisage grossier du mélange biochar, je l’incorpore dans une brouette de compost de pin que j’ai en abondance et bien décomposé à un taux de 10% qui semble être le taux maximal suggéré sur les rares publications sur le sujet sur Internet.

Compost et biochar

Puis je construis 2 tours à patates en utilisant du grillage de récupération et je les installe en tête de gondole de mes planches d’oignons. Le grillage fin va éviter que la terre ne s’échappe tout en laissant passer les futures tiges et feuilles. Quelques grosses pierres aident à stabiliser l’ensemble.

Une tour à patates facile à faire

Je mets une couche de 5cm environ du mélange compost et biochar dans une tour et la même quantité de compost seul dans l’autre.

Les plants, pas bien grands mais bien germés !

J’installe dans les 2 tours la même quantité de plants de pommes de terre. Ça fait beaucoup de plants mais pourquoi pas…

Les plants sur une première couche de mélange biochar et compost

Puis je recouvre les plants de la même quantité de mélange biochar et compost dans l’une et de compost seul dans l’autre. Un bon arrosage et c’est parti pour une centaine de jours de croissance.

La compétition démarre entre les 2 tours à patates !

À bientôt pour le 3ème épisode !

Fifi le jardinier

Février 2020, semer le basilic

Février 2020, je fais le premier semis de l’année et peut-être le plus facile: le basilic. Je récolte et garde précieusement les graines de mes plants. Je n’en manque pas, ce qui permet d’en donner. Une dizaine de graines par godet dans un endroit chaud et lumineux et j’ai toujours un taux de germination proche de 100%. J’en garde à l’intérieur pour avoir une récolte précoce et je les plante en extérieur à partir du mois de mai pour qu’ils poussent à la chaleur.

Semis de basilic en véranda

Fifi le jardinier

Février 2020: c’est le moment de récolter choux brocoli et romanesco

Les plants de brocolis ont été mis en terre en novembre 2019. 3 mois plus tard, il est temps de commencer la récolte. Quand on coupe la tête principale, de petites têtes vont se former latéralement et donner une récolte supplémentaire. Un peu de patience donc, il n’est pas encore temps d’enlever le plant et de passer à la culture suivante !

Tête principale d’un chou brocoli

Pour le chou romanesco, c’est un peu différent. J’ai depuis plusieurs années un plant vivace au pied d’un poirier. Tous les ans, il me donne une récolte.

Plant de chou romanesco vivace au pied d’un poirier

Récolte de mon chou romanesco vivace

Fifi le jardinier

Janvier 2020: reproduire ses consoudes

Janvier 2020, je reproduis une quinzaine de plants de consoude.

Je suis un fan de consoude depuis longtemps et pour plusieurs raisons mais pas forcément pour celle mise souvent en avant qui est l’utilisation en engrais vert apportant des nutriments comme la potasse. En fait, je n’ai jamais constaté par moi même une meilleure croissance d’un plant de tomate ou de pomme de terre amendé aux feuilles de consoude.

En fait, la principale raison pour laquelle j’apprécie la consoude, c’est sa généreuse matière végétale me servant de paillage et dont la production ne concurrence pas les plants de potager. Pour une raison simple: les racines de consoude s’enfoncent profondément pour chercher leurs nutriments et ne puisent pas dans la terre de surface où poussent les légumes. Un autre avantage est que la consoude produit des fleurs violettes mellifères.

La consoude que je cultive est la Booking 14 qui ne se reproduit que par bouture de racine. Je suis parti de 10 plants et je dois en être à une cinquantaine au jardin. J’ai aussi de la consoude sauvage mais les plants sont petits et ne m’apporteraient pas la quantité de paillage nécessaire au potager.

Consoude sauvage

J’ai à la fois des planches ou des lignes de consoude et des plants isolés à proximité des besoins de paillage.

Une planche de consoude dans un potager

Je fais plusieurs cueillettes de feuilles par an qui me permettent de pailler mes plants gourmands en eau comme les tomates ou les courgettes.

De plus, les plants de consoude mis aux pieds des arbres constituent un paillage naturel pendant la période chaude. Avec 5 plants adultes, je couvre l’empreinte au sol de l’arbre.

Plants de consoude autour d’un jeune plaqueminier

J’ai chaque année plus de besoins et je réalise une quinzaine de boutures par an soit pour continuer à en installer autour de mes fruitiers soit pour en donner à mes amis de passage.

Pour faire des boutures, c’est simple. En janvier, je sélectionne un pied adulte qui commence à devenir envahissant et je donne un coup de bêche sur le côté du plant. Ça me permet de récolter plusieurs dizaines de cm de racines noires et longues sans compromettre la survie du plant. Je mets un morceau de racines d’environ 5cm au fond d’un pot, je recouvre de terre et j’arrose bien. Au printemps sortiront les premières feuilles. Je les transplanterai autour des fruitiers à l’automne.

Boutures de consoude en pépinière au mois d’avril

Fifi le jardinier

Janvier 2020: blanc horticole

Janvier 2020: je badigeonne les troncs de mes fruitiers au blanc horticole.

Comme beaucoup de jardinier, je suis triste de voir mes arbres tomber malade, dépérir puis disparaître. J’ai vu plusieurs de mes anciens fruitiers faire une fructification de folie et mourir l’hiver suivant. Comme s’ils avaient voulu se reproduire à tout prix avant de disparaître. Quand on pense au temps qu’il a fallut pour qu’ils deviennent adultes et produisent et quand on voit la vitesse à laquelle ils disparaissent, ça fait un peu mal au cœur… Certains fruitiers comme les cerisiers ou les abricotiers émettent souvent des gommes dont on ne sait pas toujours si elles sont normales dans la vie de l’arbre ou au contraire un signe de la fin de l’arbre. Dans les branches ou les racines d’arbres morts, j’ai souvent vu des larves.

Pour tenter de prolonger la vie de mes fruitiers, j’ai un jour décidé de mettre toutes les chances de mon côté et de badigeonner les troncs de blanc horticole, recette du passé. Je le commande sur internet en bidons de 5 litres pour en diminuer le coût. Avec 10 litres, j’arrive à traiter mes 30 fruitiers. Je le passe au pulvérisateur à peinture, ce qui me fait gagner énormément de temps par rapport au pinceau. La consommation de produit est plus importante mais le blanc rentre bien dans les trous de l’écorce et j’insiste sur les parties abîmées.

Après 3 années de recul, je trouve que les fruitiers traités sont plus sains, les parties abîmées cicatrisent mieux et ils émettent moins de gomme. Les fruits sont sains même si ce traitement ne supprime pas le carpocapse des pommes.

Facile de repérer les fruitiers dans le jardin, non ?

Fifi le jardinier

Janvier 2020. Le broyât de bois, roi des amendements ?

Une interview exclusive de Fifi le jardinier pour la revue « Le nouveau jardin ».

« Fifi, après 8 ans d’essais de toutes sortes d’amendements dans vos planches de potager, vous êtes arrivé à la conclusion qu’un dépôt de broyât en surface était la solution la plus adaptée à votre sol. »

Pourquoi le broyât et comment en êtes vous arrivé à cette conclusion ?

C’est simple ! C’est la recette qui a le mieux amélioré la structure de mon sol dans la durée. Par amélioration de structure, j’entends décompactage du sol, sa capacité d’émiettement, sa capacité de rétention d’eau et de nutriments. Et je sais d’où je viens avec un sol argilo-calcaire typique du midi. En été, vous ne pouvez pas enfoncer une bêche et en temps de pluie vous y laisser les chaussures ! Attention, ce n’est pas que le broyât apporte une fertilité extraordinaire par rapport aux autres amendements, on parle bien de structure du sol. Ceci dit, au bout de quelques années de remise en vie du sol, la fertilité arrive aussi.

Je suis rentré dans l’agro-écologie par le BRF ou Broyât Raméal Fragmenté. C’est une vidéo d’une quinzaine de minutes de TED qui m’a interpellé sur la capacité du broyât de bois de redonner vie à un sol mort et à faire pousser des légumes sur un sol dégradé. Il m’a fallut quand même ces 8 dernières années pour constater les progrès remarquables de certaines parties de mon potager traitées au broyât. Les premières années peuvent être décevantes et je reconnais avoir pu être déçu au point d’arrêter les apports de broyât pour essayer d’autres amendements. Aujourd’hui, je considère que c’était une erreur même si cela m’a permis d’apprendre les qualités et défauts d’autres apports.

Broyât de bois en surface du potager

Quelles autres amendements avez-vous expérimentés ?

Beaucoup de choses sauf évidemment la chimie. Le compost, le fumier, le paillage à l’herbe, aux feuilles, à la paille, au foin, les engrais verts et j’en passe.

Chacun apportait un élément intéressant au sol mais semblait insuffisant utilisé tout seul. Le compost par exemple améliorait rapidement la structure du sol sec l’été pour semer les haricots ou le paillage maintenait une humidité propice aux courgettes mais la frustration venait que je retrouvais mon sol dans le même état ou presque l’année suivante.

Cela veut-il dire qu’il faut combiner plusieurs techniques d’amendements pour obtenir un résultat satisfaisant ?

Oui, on peut dire ça. En fait l’apport de broyât est le traitement de fond à long terme pour améliorer la structure du sol mais un complément court terme est nécessaire pour apporter d’autres qualités comme avoir une terre plus fine pour un semis ou protéger les cultures de la sécheresse. Dans tous les cas, au bout d’un moment le sol aura digéré tout ce qu’on lui a donné et en cela, tout ce qu’on lui apporte peut être qualifié d’amendement.

Comment trouvez-vous le broyât pour votre potager ?

J’ai la chance d’avoir un terrain de 4000m2 plutôt arboré et je considère que chaque taille, chaque tonte, chaque feuille est une mine d’or pour le potager. Tout est utilisé sur place, rien ne va en déchèterie. Je me suis même fixé comme objectif de ne pas importer de matière végétale car je pense pouvoir en produire suffisamment sur place. Je me suis équipé il y a quelques années d’un broyeur thermique de moyen de gamme et cet outil reste indispensable. Il est fait pour broyer fin, ce qui est un avantage car le bois se décompose plus vite. L’année dernière, j’ai produit environ une tonne de broyât et je voudrais faire mieux et plus facilement.

Une tonne, c’est déjà impressionnant ! Comment pensez-vous faire mieux sans planter toute une forêt ?

C’est pour cela que je favorise la taille en trogne des arbres quand c’est possible car ça permet un renouvellement rapide de la ressource. Et c’est incroyable quand on y pense la quantité de variétés d’arbres acceptant ce type de taille. J’ai par exemple chez moi des oliviers de bohème, un platane, un mûrier platane, des peupliers, des noisetiers, des tamaris et d’autres encore. Cette année, j’ai même étêté un jeune chêne qui partait trop de travers car j’ai appris que le chêne était souvent taillé en trogne dans le passé.

Utilisez-vous toutes les essences de bois ? On dit par exemple qu’il faut éviter le pin…

Il y a à mon sens une peur injustifiée autour de l’utilisation du pin en broyât. Ici, il ne me pose pas de problème, surtout avec un sol très basique. Je lui laisse le temps de se décomposer dans le sol avant toute plantation. Par contre je ne mets pas de coupe de lauriers roses car cette plante a la réputation d’être un poison. À part cette restriction, j’utilise toutes les essences de mon jardin. Bien sur, certaines se décomposent plus vite que d’autres comme le peuplier mais globalement je n’ai pas vu une grosse différence dans l’action sur le sol.

Quand et comment utilisez vous ce broyât ?

La récolte du bois commence en automne avec la chute des feuilles. Je le broie et le dépose en surface de mon sol dans la foulée. Mon potager fait environ 100 m2 et je dépose en surface à peu près 7kg par m2 de potager. Quand le potager est servi, je dépose 10kg au pied de chacun de mes 30 fruitiers. Vous voyez, la limite est fixée par la quantité de broyât dont je dispose. Les pluies de fin d’année en Provence vont accélérer le processus de décomposition du bois. C’est indispensable sinon je risque de me retrouver au printemps avec un paillage sec en surface, ce qui n’est pas l’effet recherché. Je veux de l’humidité, des champignons, une vie grouillante. Comme le broyât fait par mon broyeur est très fin, en janvier, le processus a bien avancé et j’incorpore le broyât aux premiers cm du sol.

Depuis cette année, j’expérimente sur une partie de mon potager une variante qui donne au broyât une année de plus pour se décomposer. Je décaisse sur 5cm de profondeur les passes pieds sur lesquels j’ai déposé le broyât l’année précédente, je dépose cette couche bien décomposée sur les planches voisines et je la remplace par du broyât frais.

Cette variante semble donner d’excellents résultats sur la fève d’automne. Je l’ai semée dans une terre amendée au broyât une année auparavant et elle est en ce mois de janvier 2020 magnifique !

Décaissage d’un passe pieds et remplacement par du broyât de bois

Pour conclure, quelles sont vos perspectives pour l’avenir ?

Maintenant que je suis rassuré sur l’évolution de mon sol grâce au broyât, je voudrais pérenniser et même augmenter la quantité de broyât que je suis capable de produire en n’utilisant bien sur que le bois disponible sur le terrain. Je voudrais simplifier le broyage en favorisant la pousse de longues branches rectilignes faciles à introduire dans le broyeur. L’essence parfaite pour ça est le peuplier. Je mise beaucoup sur les repousses des arbres taillés en trogne.

Janvier 2020: une pergola à tomates

Projet N°3

L’idée de ce projet de pergola à tomates est arrivée quand, une fois de plus cet été 2019, j’ai râlé contre mes tomates qui retombaient à terre une fois arrivées au sommet de leur tuteur, créant un grand vrac peu propice à la récolte. Mais pourquoi ne pas les faire grimper sur un grillage de 2m de hauteur puis de les laisser courir sur une grille horizontale à 2m du sol ? J’imagine même des tomates enfin faciles à cueillir car pendant au dessus du cueilleur. Sans compter l’augmentation de l’exposition au soleil et la facilité de nettoyer les branches malades. Pourquoi ne pas construire une pergola à tomates ?

Je montais donc en quelques jours en janvier 2020 une structure métallique à partir de fers à béton soudés aux intersections et de fil de fer tendus et croisés pour la partie supérieure horizontale.

6 lignes de grillage soutiennent la pergola. Chaque ligne fait environ 2m et je peux installer un plant tous les 40cm.

De quoi planter au moins 50 plants de tomates beefsteak rose, une variété que j’apprécie pour sa productivité, sa bonne résistance aux maladies et dont je garde les graines d’une année sur l’autre depuis maintenant 5 ans.

L’arrosage est installé un peu en hauteur, soutenu par le grillage pour éviter que les buses se bouchent par la terre.

Après ce chantier un peu laborieux, je m’offre un petit plaisir : contre le grillage du rang le plus au sud, je plante un joli petit pêcher issu d’un noyau tombé à terre. Bien exposé et amendé par la terre potagère, il va vite grandir et je vais le palisser contre le grillage comme autrefois.

Fifi le jardinier

Janvier 2020, un nouveau carré de potager

Projet N°2

Le mois de janvier est idéal pour entreprendre un projet comme celui de faire un nouveau carré de potager : la température se prête à l’effort, le sol est humide et donc plus facile à creuser, le temps est disponible car les semis n’ont pas commencé…

Le lieu choisi est le pompeusement nommé « potager des lapins » car situé à proximité de l’enclos des lapins et destiné initialement à produire un (petite) partie de leur aliment. En fait, cette planche n’a connu que des cultures d’engrais vert pour essayer de structurer le sol qui est un des plus mauvais du jardin. Dur comme la pierre en été et boueux collant à la première pluie. Après quelques années de culture de féverole, le sol a gagné un peu en matière organique mais il est loin d’être fertile et surtout infesté de rhizomes de chiendent.

Je décide donc d’installer un carré de potager en utilisant au mieux le retour d’expérience des 7 carrés construits avant lui et constamment améliorés.

Les dimensions d’abord: 1.2 m sur 1.5 m. Ça reste encore pratique pour travailler à l’intérieur sans trop se pencher. En hauteur, 20cm correspondant à la largeur des planches de coffrage brutes. En profondeur, 30 cm qui est pour moi le meilleur compromis pour enterrer du bois et qu’il se décompose. Plus profond, l’apport d’oxygène se fait mal et le bois se minéralise.

La protection anti rhizomes ensuite: une jupe en chocolat de 50cm de largeur. 30cm seront enterrés dans le sol pour empêcher les rhizomes de pénétrer dans le carré et 20 cm en surface pour protéger le bois de l’humidité.

1 ère étape : creuser le trou aux dimensions du carré sur 30cm de profondeur. Là, on est content d’être en janvier et pas en juillet… je mets de côté les 10 premiers cm du sol patiemment enrichi avec la féverole. Je me débarrasse des 20cm suivants qui ne présentent aucun intérêt.

2ème étape : monter le cadre et fixer la jupe solidement. Et là, j’utilise vis et rondelles et plus des agrafes comme les premières fois car la jupe n’a qu’une envie, c’est de s’enfoncer avec la terre qui se tasse au fil du temps.

3 ème étape : mettre en place le cadre et s’assurer que la jupe descende bien verticalement (ce qui n’est pas encore le cas sur la photo).

4 ème étape : remplir la partie souterraine de vieux troncs et branches bien pourries.

Puis compléter avec la matière végétale dont on dispose (ici, toute ma récolte séchée de féverole).

Enfin, remettre la terre de surface mise de côté précédemment.

Il va falloir maintenant 3 ans pour que le bois se décompose et se mêle à la terre et que le tout soit bien trituré par la vie du sol. La fertilité ne sera peut-être pas là les premiers mois mais le sol va petit à petit s’agrader et les cultures devenir de plus en plus belles.

En attendant quelques bulbes et une nouvelle féverole spontanée issue des graines restées dans l’apport organique.

Fifi le jardinier

Janvier 2020, premiers résultats au potager

Au potager, on commence à réaliser l’évolution des plantations faites à l’automne précédent.

Depuis quelques années, je suis devenu un fan de certaines cultures installées dans les derniers mois chauds, disons octobre ou novembre, qui vont rester un peu en sommeil pendant la période froide et fournir les premières récoltes de l’année dès février ou mars.

L’oignon

Je le plante sous forme de bulbilles que je trouve au marché ou je plante les oignons de l’année qui n’ont pas grossi. Ces derniers vont donner de l’oignon primeur car ils ne donneront jamais de gros oignons. Certains appellent ça l’ognasse. J’ai arrêté de faire des semis car j’avais trop de perte. Au moins les bulbilles ne tentent pas les limaces qui ne sont plus très nombreuses à ce moment de l’année.

Salade

Là aussi j’achète des plants au marché. La variété je j’aime bien car elle tient le froid (du midi) et se prête au mesclin, c’est la batavia rouge. Cette année je découvre la salade rouge à couper qui est parfaite aussi. J’ai également des plants de roquette cultivée qui tiennent plusieurs années et des plants de chou kale. Je commencerai à récolter quelques feuilles par plant dès février et en avril, c’est salade trop bonne tous les jours !

Fève

D’habitude je sème avec succès de la féverole comme engrais vert mais cette année je décide de mettre de la fève. Même effet mais en plus une récolte à consommer ! Les plants adorent le sol bien carboné.

Brocoli

Les plants de chou brocoli achetés et installés à l’automne commencent à produire leurs têtes. Ils sont gourmands, je les ai installés en carré de potager. Il faut juste saisir le bon moment de la cueillette : pas trop petits mais pas trop en fleurs… Cuits dans un filet d’huile d’olive, c’est un délice !

Fifi le jardinier

Janvier 2020, le biochar (1er épisode)

Coucou, Fifi est de retour sur son blog ! Nouvelle année, nouveaux projets…

Janvier, mois creux du potagiste ? Non, bien sûr et voici quelques projets entrepris en attendant la repousse…

Projet N°1: le biochar (en 3 étapes)

La théorie en 2 mots: incorporer dans le sol des petits morceaux de charbon dont les nombreuses cavités microscopiques ont été chargées auparavant par des nutriments, bactéries, microbes même, bref tout ce qu’il faut pour booster une fertilité. Faites une recherche Google sur le mot biochar et regardez quelques vidéos YouTube pour en savoir plus. Est-ce que ça marche ? Je n’en ai aucune idée et c’est pour cette raison que je fais ce projet !

3 étapes, c’est faire du charbon le plus pur possible, le charger en éléments nutritifs et l’incorporer dans le sol.

Étape 1, faire du charbon le plus pur possible. J’ai choisi pour ce faire de bricoler un four rocket stove à pyrolyse comme on en voit en quantité sur Internet. Rocket stove c’est pour éviter de faire une usine à fumée et pyrolyse c’est pour avoir la plus grande quantité de charbon à très haut taux de carbone.

Voici les étapes à suivre mais attention, je vous préviens c’est dangereux car le risque d’explosion à la chaleur d’un bidon trop étanche est sérieux. Vous êtes prévenus, ne m’imitez pas ou alors à vos risques et périls !

Remplir un petit bidon de bois. Ce petit bidon doit impérativement être percé à la base avec quelques trous pour éviter qu’il vous explose à la figure et ce n’est pas une blague mais un avertissement. Fermer le bidon avec son couvercle.

Installer le petit bidon dans un plus gros bidon ouvert en haut et en bas. Remplir de bois entre les bidons et sur le dessus à raz bord. L’air doit pouvoir passer par en dessous, c’est pour ça que les 2 bidons sont posés sur les 2 équerres de 5mm d’épaisseur.

Mettre le feu par le haut, le laisser prendre puis couvrir avec une cheminée assez longue pour faire un effet rocket stove. La jonction entre gros bidon et couvercle n’a pas besoin d’être étanche car l’effet d’aspiration de la cheminée va attirer les résidus de combustion vers le haut.

Ça ressemble à ça et ça chauffe vraiment comme le montre le rougeoiement du gros bidon. Pas de fumée à la sortie et donc peu de pollution.

Quand le système tourne à fond, une belle flamme s’échappe de la cheminée. La température mesurée au thermomètre IR est à plus de 500 degrés sur le couvercle posé sur le gros bidon … À l’intérieur du petit bidon, faiblement alimenté en air avec ses petits trous, se déroule une pyrolyse du bois.

Environ 1 heure après, quand tout est refroidi, tous les éléments organiques du bois ont été consumés et il ne reste que du carbone presque pur avec d’innombrables cavités libérées.

Maintenant, il faut réduire le charbon en petits morceaux d’environ 1 cm pour multiplier la capacité d’absorption des nutriments. Une solution qui marche pas mal, c’est de remplir un sac plastique épais et de le piétiner puis de passer le contenu au tamis.

Étape 2, c’est de charger le charbon obtenu en nutriments. Pour cela, j’ai préparé un cadre en bois dans lequel je mélange pour 1/3 du charbon, pour 1/3 du compost et pour 1/3 du fumier de lapins ou de poules.

Et voilà, il n’y a plus qu’à laisser macérer 1 ou 2 mois et je passerai à l’étape 3 qui consistera à l’incorporer au sol et l’utiliser pour une culture comparative pour évaluer son efficacité.

Fifi le jardinier